Meet Your Match, Jour 2

Le brunch des auteurs au Brasil Café

La scénariste Elisabeth Loesch

Le scénariste Carlos ZicanelliEn fin de matinée, les auteurs présents à Meet Your Match 2012 étaient invités à partager un moment avec les consultants et les auteurs des éditions précédentes de l’atelier Plume & Pellicule. Les invités aux Brasil café

 

Parmi les invités, le consultant Carl Gottlieb, les auteurs Lois Becker, Gita Breslin, Limor Diamant, Sheila Sawhny, Mark Stratton et le producteur Marc Dahan nous ont permis de profiter de leur compagnie.

 

 

 

 

 

Débat WGA – DreamAgo Le public et les intervenants de la table ronde WGA-DreamAgo 2012

Le soir, nous organisions une table ronde sur le thème « Comment préserver votre vision, quand tous autour de vous s’affairent à la changer ? » un événement organisé par la Writers Guild of America West (la Guilde des Auteurs Américains, Côte Ouest) et DreamAgo. Au micro, l’agent Vince Fischer, le scénariste et réalisateur Daniel Hsia, le scénariste Neil Landau, Sydney Levine, experte en matière d’industrie du cinéma, et la productrice Paula Manzanedo-Schmit. Le débat était animé par Howard A. Rodman.

 

 

Daniel Hsia a partagé avec nous ses expériences en Chine, notamment en ce qui concerne les attentes des producteurs et des investisseurs chinois. Susceptibles jusqu’à présent d’entrer sur des projets en langue anglaise, la tendance actuelle est à des films comportant au moins 50% de dialogue en mandarin : il est essentiel que le film puisse trouver son public en Chine. L’autre point essentiel est la validation de tout projet par les autorités chinoises. Quant à l’établissement de contrats d’auteurs approuvés par la WGA, cela reste un objectif à atteindre dans le futur, une volonté que les auteurs auront à appuyer dans leurs négociations avec les producteurs locaux.

 

Nous sommes ensuite partis en direction de l’ouest, avec Neil Landau, dont la grande expérience avec de producteurs russes comprend des réécritures, des adaptations, et des commentaires sur des scripts locaux. Il peut arriver qu’on soit engagé en tant que script-doctor, puis qu’on vous engage comme scénariste pour changer la structure du projet, ainsi que c’est arrivé à Neil pour un long métrage espagnol d’animation en 3D, qui s’est avéré être le plus grand succès de tous les temps en Espagne, et vient d’être acheté pour sortir dans les salles aux USA l’an prochain. Donc, partir travailler à l’étranger n’est en aucun cas « le dernier arrêt sur la route du Carrière Express »: les budgets sont certes moins importants qu’aux USA, et donc les salaires payés aux auteurs, mais le marché est vaste, et ne cesse de grandir, les opportunités de travail sont nombreuses, et l’expertise des scénaristes américains en matière de narration est extrêmement estimée. Et par dessus tout, comme Neil l’a dit à deux reprises, il aime beaucoup la cuisine russe… Dans ses négociations avec les producteurs russes, il a tenté autant qu’il l’a pu de mettre en place des contrats WGA, afin que les scénaristes puissent bénéficier de l’assurance santé et de la retraite, mais en la matière, un grand travail de sensibilisation reste à faire.

 

L’agent Vince Fischer, dont la société ECI possède des bureaux à Los Angeles, Pékin et à Paris a insisté sur la nécessité d’offrir des projets écrits sur-mesure, en fonction des besoins de chaque marché. Il fut un temps où des scénarios qui n’avaient pas trouvé preneur aux USA pouvaient être proposés en France, puis en Chine. Cela ne fonctionne plus comme ça, car les producteurs locaux pensent, dès le début du projet, en termes mondiaux.

 

 

Paula Manzanedo-Schmit a approuvé en ce qui concerne cette exigence de nouveauté, et nous a parlé du point de vue des acteurs de l’industrie, notamment américaine et sud-américaine, telle qu’elle les connaît de l’intérieur. Sur tous les continents, le cadre légal de production et les standards de production se sont grandement améliorés, rendant plus faciles et plus sûrs les accords avec des partenaires locaux. Pour autant, les attentes ne sont pas partout les mêmes. Par exemple, pour de nombreux producteurs étrangers, la définition du travail de réécriture reste à préciser: « Ce qu’ils attendent de vous est que vous écriviez et réécriviez, jusqu’à ce que cela leur plaise ». Il faut donc être très précis sur les détails.

 

Sydney Levine a dressé un portrait extrêmement détaillé des liens réciproques qui unissent les compagnies américaines et étrangères, principalement européennes, auxquelles s’ajoute un nombre croissant de partenariat avec l’Asie. Pour les marchés étrangers, le genre est un point essentiel : la plupart des producteurs asiatiques ne sont pas à la recherche de drames, mais de films d’action, d’horreur, et d’aventure. Sydney pense néanmoins que le marché est appelé à beaucoup changer à l’avenir, avec le déclin de la vidéo, et l’essor du numérique. Dans ce monde nouveau, il y aura moins de place pour les films de genre, les films de niche, et les films de festivals, succès d’estime mais pas financiers, et qui sont principalement financés par l’Europe. Le nouveau film type semble être un projet présentant des ambitions à la fois artistiques et populaires. Le succès du « Discours d’un roi » a suscité un véritable désir pour d’autres films de ce type.

Sydney Levine a ensuite répondu aux questions de la salle, sur des points très spécifiques venant de scénaristes à la recherche de conseils précis sur des projets situés à l’étranger. Autant de défis pour elle. Malgré toutes ces tentatives, nous n’avons pas été capables de mettre ses connaissances en défaut…

 

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